Un enfer au quotidien

Pour certains, l’acte de manger peut devenir une préoccupation de tous les instants, un besoin irrépressible d’y avoir recours, de jour comme de nuit. La nourriture perd ainsi tout son charme gustatif pour ne plus être qu’un sujet obsédant, aliénant…

Quelle que soit la personne qui en souffre, quelle que soit la plainte, la personnalité du sujet ou la situation familiale, il ne faut pas perdre de vue que chaque cas est particulier même si le symptôme est commun.

Les racines du mal

Parmi les racines du mal, on peut trouver:

  • Un mal-être existentiel ;
  • Un problème d’identité accentué par les diktats de notre société, de la mode, de la publicité. Comment s’affirmer « soi » alors que les médias véhiculent une image de la féminité fine, douce, légère sachant tout gérer ? Comment être soi dans une société particulièrement basée sur l’image ? : pas un magazine santé sans trouver en couverture, l’un ou l’autre régime miracle ;
  • Problèmes liés à l’enfance et/ou à l’adolescence (manque de sécurité affective ou au contraire, un sentiment d’étouffement dans la structure familiale) ;
  • Les difficultés relationnelles (elles-mêmes parfois aggravées par le symptôme) : envie d’être aimé et peur d’être rejeté ; envie de s’investir dans une relation tout en gardant un œil sur la sortie ; peur des conflits, se taire et retourner ses pulsions négatives contre soi ;

En un mot, comme en cent, la relation à la nourriture est souvent un palliatif à une angoisse plus générale ; un palliatif aux émotions et aux relations mal gérées.

S’en sortir

Un travail thérapeutique veillera d’abord à éviter que le symptôme ne s’installe et d’arrêter le tourbillon macabre dans lequel les patients s’enferment souvent.

Il est clair que tout symptôme est comme une sorte d’exécutoire qui protège de certains conflits intérieurs. Il sera donc essentiel d’y aller en douceur et de veiller dans un premier temps à aider l’individu à s’identifier, à exprimer ses émotions, à augmenter son estime de lui-même.

La thérapie n’exclut pas le rôle essentiel du diététicien ou du nutritionniste ni la mise en place d’un ballon intragastrique

« Le but de la psychologie est de donner au malade la possibilité de découvrir ses propres capacités, ses ressources, ses aptitudes intérieures à penser, juger, sentir… »
Hilde Buch

Article écrit par Florence Bierlaire
Psychothérapeute-sexologue-tabacologue
Clinique Antoine Depage
Rue Henri Jaspar 101
1060 Bruxelles
Tél. : 02 538 61 40
Courriel : florence.bierlaire@toutestpossible.be